Avec Fallout New Vegas, Pillars of Eternity ou encore The Outer Worlds, Obsidian Entertainment se place définitivement parmi les fleurons du RPG occidental, et l’un des studios préférés de votre serviteur. Quand l’occasion s’est présentée de tester Avowed en avant-première et discuter avec quelques-uns de ses développeurs, l’opportunité était donc trop belle pour être manquée. Quatre ans après sa première annonce et quelques reports, l’énorme attente autour de ce titre s’inscrivant dans l’univers de Pillars of Eternity, mais à la sauce Skyrim, en valait-elle la peine ? Voici nos premières impressions en attendant sa sortie prévue le 18 février 2025 sur PC et Xbox Series.
Dans le cadre de cette preview, nous avons pu jouer à Avowed pendant une petite heure, avec comme toile de fond une quête annexe dans un donjon. Si cet échantillon est clairement bien trop maigre pour apprécier un RPG de ce calibre à sa juste valeur, au moins avons-nous pu nous faire une idée de ce qu’il entend proposer au niveau du gameplay, de la direction artistique et de la qualité de son écriture. Nous tâcherons également d’agrémenter ces impressions de quelques propos tirés de notre interview avec Carrie Patel, directrice du jeu, et Roberto Ritger, Region Director.
Une filiation entre Pillars of Eternity et Skyrim clairement Avowed
Pour rappel, Avowed place son intrigue dans Les Terres Vivantes, une région encore inexplorée au sein du vaste univers de Pillars of Eternity, une série de jeu d’Obsidian orientée C-RPG et se voulant, avant Baldur’s Gate 3, le digne héritier de la prestigieuse licence originale créée par BioWare. Avowed se démarque cependant de cette franchise en adoptant cette fois la forme d’un RPG à la première personne, se rapprochant donc davantage d’un Fallout New Vegas ou d’un The Outer Worlds, eux-mêmes s’inspirant de grands noms du genre comme Skyrim. Il s’agit donc bien de diriger cette fois son propre personnage, et non gérer un groupe de compagnons dans une perspective en vue du dessus isométrique.
Dans le cadre de notre preview, nous n’avions cependant pas eu le temps de passer par le créateur de personnages ou développer notre propre classe. Nous avons en effet dû choisir entre trois orientations : barbare, centré sur le corps à corps brutal ; mage, versé dans l’utilisation de sorts ; et ranger, spécialisé dans les armes à distance. Nous avons opté pour cette dernière configuration. La démo nous a ensuite placés dans un donjon que Roberto Ritger nous a indiqué comme « purement optionnel », quelques heures seulement après le début du jeu. D’emblée, on peut en tout cas saluer le travail d’Obsidian Entertainment sur la direction artistique d’Avowed, ainsi que sur l’amour et le soin apportés au level design de cette zone à côté de laquelle nous pourrions parfaitement passer outre dans notre propre aventure. Le titre est en effet très beau et coloré, avec des décors faits à la main agréablement détaillés.
Pour ce qui est du gameplay en lui-même, nous avons de prime abord quelques réserves, mais inhérentes à ce genre de démo limitée dans le temps et les options qui se présentent à nous. D’une part, des contrôles à la manette, alors que le clavier/souris est généralement plus confortable pour des à la première personne de ce style. D’autre part, le personnage choisi n’avait qu’un arc, deux pistolets et quelques sorts relatifs à l'infiltration et l'utilisation des pouvoirs de la nature. Nous n’avons donc pas pu essayer une configuration mélangeant combat à distance et au corps-à-corps, ni pu proprement décortiquer l’aspect RPG du développement de notre avatar. Si l’expérience s’est malgré tout montrée globalement plaisante, l’orientation purement à distance de notre build nous a paru un brin « molle ».
Carrie Patel, directrice d’Avowed, nous a cependant rassuré en indiquant vouloir proposer avec ce jeu le « meilleur gameplay jamais vu dans une production d’Obsidian ». Il serait notamment question d’une foultitude d’armes, de sorts et de combinaisons possibles, et d’un arbre de progression très fouillé nous offrant une énorme liberté pour créer notre propre build. Compte tenu du prestigieux pedigree du studio dans le genre RPG, nous sommes plus que prêts à la croire sur parole et attendons donc de voir ce qu’il en sera vraiment lorsque le jeu final sera entre nos mains.
Une aventure portant bien la marque d’Obsidian
Là où cette courte démo d’Avowed nous a en revanche bien convaincus, c’est dans la narration et la qualité d’écriture de cette petite quête annexe, véritable marque de fabrique d’Avowed. Nous avions en l’occurrence pour mission de retrouver une patrouille ayant disparu dans les ruines que nous visitons. Sur place, nous rencontrons une sorte d’être divin (incarné en VO par le tout aussi divin Matthew Mercer, excusez du peu), qui nous demande de braver les nombreux dangers de ce lieu enfoui et retrouver un artefact perdu. C’est en progressant dans ce donjon aux nombreux embranchements et aux nombreux trésors cachés valant franchement le détour, rendant ainsi l’exploration du monde légitimement excitante (prends-en de la graine, Shattered Space) que nous retrouvons l’artefact en question, mais également la patrouille perdue. Ses membres ont hélas connu un destin bien funeste, mais a priori sans blessures apparentes. On fait rapidement le lien avec notre précédent interlocuteur, notamment aidé par le compagnon qui nous était assigné durant cette démo. Nous avons donc confronté cet être divin, appris son véritable objectif, et décidé de mettre fin à cette effroyable moisson d’âmes pour un but des plus discutables (mille pardons, Matthew Mercer, si d’aventure tu nous lis).
À noter que, comme dans les précédents jeux d’Obsidian, Avowed va ainsi apporter un soin particulier à chaque endroit à explorer, quête à entreprendre et personnage à qui parler. Tel sera notamment le cas s’agissant de nos compagnons, qui nous seront d’un secours inestimable tant dans les combats que dans l’exploration (avec des compétences uniques pour nous ouvrir certains passages) ou les dialogues. Notre acolyte a ainsi éclairé notre lanterne quant aux desseins de l’habitant divin des ruines de cette démo, nous-mêmes n’ayant hélas pas joué de manière extensive aux jeux Pillars of Eternity. Avowed se veut ainsi une convaincante porte d’entrée dans cet univers, tout en offrant une nouvelle perspective intéressante aux fans des précédents C-RPG. C’est en tout cas ce que nous a confirmé sa directrice, Carrie Patel. Elle nous a également indiqué que, tel un Dragon Age The Veilguard (mais a priori pas de manière aussi poussée), nos compagnons seront un élément central de l’aventure, avec leurs propres quêtes personnelles afin de mieux apprendre à les connaître et en renforcer l’efficacité.
Avowed se veut ainsi un RPG dans sa plus pure forme, avec un aspect roleplay extrêmement poussé et des choix moraux à quasiment tous les recoins de son vaste monde coloré, mais tout en nuances. Dans une certaine mesure, Carrie Patel nous a assuré que nous pourrons tout à fait incarner un « méchant », et que nos décisions auront des conséquences durables sur notre progression et différentes fins possibles. Sans parler d’une liberté aussi folle que dans un Baldur’s Gate 3 proprement tentaculaire en la matière, une telle perspective a définitivement attisé notre curiosité. S’agissant de la durée de vie d’Avowed, Roberto Ritger nous a indiqué que les Terres Vivantes présenteront un vaste terrain de jeu avec une grande diversité de biomes, et donc d’adversaires et de situations à rencontrer.
On attend Avowed… avec la fébrilité d’un rôliste en manque
Même si ce premier aperçu d’Avowed était bien trop court et limité pour se faire une idée arrêtée du véritable potentiel du prochain jeu d’Obsidian, cette première expérience nous a en tout cas clairement donné envie d’en voir plus. Notamment s’agissant de la création et l’évolution de notre personnage, afin de mieux creuser un gameplay nous ayant paru un brin « mou » de prime abord, mais qu’on a envie de prendre le temps de décortiquer plus en profondeur. Même constat pour un vaste monde qui s’annonce très chatoyant à l’œil et fascinant à explorer, empli de lieux à découvrir et de quêtes qu’on attend écrites d’une main de maître, proposant des choix moraux aux conséquences durables et mettant l’accent sur le roleplay. On est donc très curieux et impatient d’avoir le jeu final entre les mains, afin de confirmer ou infirmer des premières impressions globalement plutôt positives pour un RPG sur le papier de grande qualité comme Obsidian en a le secret. Rendez-vous pour cela le 18 février 2025. Un mois d’ailleurs extrêmement chargé en RPG et genres affiliés, qui verra pour rappel sortir entre autres Assassin’s Creed Shadows, Kingdom Come Deliverance 2 et Monster Hunter Wilds. La compétition risque donc d’être clairement rude avec ces jeux tout aussi gros et promettant également une conséquente durée de vie.